[url=t47250]
à coeur ouvert après cancer thyroide
[/url].dans le forum:
Forum 'Causerie'
Page 2 sur 3
Aller à la page Précédent 1, 2, 3 Suivant
| Cancer papillo-vésic... | Normandie - près du Havre |
Posté le: 27. Jan 2015, 13:14
Bonjour à tout le monde
Ce post que tu as ouvert Cathy tombe juste à pic pour moi.
Depuis plusieurs mois plus particulièrement ces derniers temps, je ne cessais d'avoir une impression de vide, une souffrance morale permanente, impression d'être en pilotage automatique pour donner le change, tout était devenu négatif et surtout ça s'accompagnait d'une peur irrationnelle de tout ce qui pouvait être violent à mes yeux (porte qui claque, personnes qui parlent trop fort, etc... et évidemment les infos...).
Comme je ne pouvais pas continuer comme cela j'ai consulté mon médecin généraliste qui me considère en "dépression" (j'ai horreur de ce mot!!!). Comme je ne voyais pas quel évenement avait pu la déclencher, il m'a rappelé que j'avais d'abord eu une tumeur pré-cancéreuse aux ovaires, puis 9 mois après mon "gentil" cancer de la thyroïde. J'ai dit OK mais tout cela c'était en 2011/2012 ! Il m'a dit que j'avais certainement vécu ces épisodes de façon violente, ce qui explique mon aversion pour tout ce qui peut me paraître violent et que tout ceci est remonté à la surface fin décembre quand il y a eu une suspicion de métastase osseuse.
Certe pendant la phase opération + cure + contrôles annuels, j'étais dans une dynamique active et quand le mot rémission partielle a été prononcé, cela a été, paradoxalement, le grand VIDE. Billie a dit "la rémission sous ses airs de gros lot n'efface pas les blessures", et pour ce qui me concerne c'est aujourd'hui devenu une dure réalité.
Moi aussi je suis quelqu'un d'autre, mais mon entourage ne le sait pas ; avant je m'accomodais de certains compromis et maintenant je ne m'en accomode plus, mais comme je n'ai pas le courage de certains d'entre vous de dire NON, ça me pourrit de l'intérieur.
J'ai toujours eu besoin d'avoir des projets devant moi mais inconsciemment c'est difficile de se projeter dans l'avenir, alors la douleur est apparue plus de 2 ans après, lancinante et tenace.
Moi aussi j'apprécie le moment de la douche, je crois qu'on en est tous à user plus d'eau que nécessaire
Voilà, c'est mon témoignagne, c'est à vous que je le confie car je ne connais pas d'autres oreilles qui soient capables de l'entendre, sauf peut-être un psy mais difficile d'en choisir un à l'aveuglette alors j'hésite encore.
Bon courage à tous.
Lyne
Ce post que tu as ouvert Cathy tombe juste à pic pour moi.
Depuis plusieurs mois plus particulièrement ces derniers temps, je ne cessais d'avoir une impression de vide, une souffrance morale permanente, impression d'être en pilotage automatique pour donner le change, tout était devenu négatif et surtout ça s'accompagnait d'une peur irrationnelle de tout ce qui pouvait être violent à mes yeux (porte qui claque, personnes qui parlent trop fort, etc... et évidemment les infos...).
Comme je ne pouvais pas continuer comme cela j'ai consulté mon médecin généraliste qui me considère en "dépression" (j'ai horreur de ce mot!!!). Comme je ne voyais pas quel évenement avait pu la déclencher, il m'a rappelé que j'avais d'abord eu une tumeur pré-cancéreuse aux ovaires, puis 9 mois après mon "gentil" cancer de la thyroïde. J'ai dit OK mais tout cela c'était en 2011/2012 ! Il m'a dit que j'avais certainement vécu ces épisodes de façon violente, ce qui explique mon aversion pour tout ce qui peut me paraître violent et que tout ceci est remonté à la surface fin décembre quand il y a eu une suspicion de métastase osseuse.
Certe pendant la phase opération + cure + contrôles annuels, j'étais dans une dynamique active et quand le mot rémission partielle a été prononcé, cela a été, paradoxalement, le grand VIDE. Billie a dit "la rémission sous ses airs de gros lot n'efface pas les blessures", et pour ce qui me concerne c'est aujourd'hui devenu une dure réalité.
Moi aussi je suis quelqu'un d'autre, mais mon entourage ne le sait pas ; avant je m'accomodais de certains compromis et maintenant je ne m'en accomode plus, mais comme je n'ai pas le courage de certains d'entre vous de dire NON, ça me pourrit de l'intérieur.
J'ai toujours eu besoin d'avoir des projets devant moi mais inconsciemment c'est difficile de se projeter dans l'avenir, alors la douleur est apparue plus de 2 ans après, lancinante et tenace.
Moi aussi j'apprécie le moment de la douche, je crois qu'on en est tous à user plus d'eau que nécessaire
Voilà, c'est mon témoignagne, c'est à vous que je le confie car je ne connais pas d'autres oreilles qui soient capables de l'entendre, sauf peut-être un psy mais difficile d'en choisir un à l'aveuglette alors j'hésite encore.
Bon courage à tous.
Lyne
Posté le: 27. Jan 2015, 13:41
Merci Lyne sagesse pour ton témoignage qui rejoint les nôtres.
Pour le psy, chacun fait comme il veut et/ou comme il peut. Personnellement cela me permet de parler de tout ce que je gardes en moi, de parler de mon ressenti au travers des chemins de la vie qui me touchent. J'y vais quand j'en ressens le besoin (pas de rdv régulier, programmé à l'avance), j'y parle à coeur ouvert même si ne n'attends pas de solutions miracles.
J'ai déjà vécu un peu la même chose il y a quelques années. Plein de monde (et d'interlocuteurs) autour de moi au moment précédant l'adoption de mon fils (mon petit soleil des Caraïbes) et une fois rentrés en France (après la phase de retour , de rencontres, d'excitation) les "amis" se sont éloignés de plus en plus car évidemment j'étais moins disponible... (mentalement et physiquement). Je ne regrette absolument rien mais c'est juste un constat.
Je pense qu'il y a un travail de deuil après l'annonce d'un cancer que je n'ai pas fait en simultanné avec l'annonce de la maladie (trop d'autres préoccupations à gérer) et on a beau mettre la tête dans le sable pendant cette période là, il va bien falloir respirer et la ressortir. Lyne j'ai l'impression que l'on fait la même chose...
Lors de mes études j'avais assisté à une conférence au Centre de lutte contre le cancer à Bergonié où avait été abordé la nécessité de faire ce deuil pour le patient mais aussi pour l'entourage. C'était très intéressant. Mais le fait de le savoir ne suffit pas, reste à le faire.
Il est vrai que l'entourage a du mal à comprendre que l'on ne voit pas la vie de même façon avant et après et au risque d'être moins entourée peut-être vaut-il mieux être moins accompagné que mal...
Grosses bises
Cathy33
Pour le psy, chacun fait comme il veut et/ou comme il peut. Personnellement cela me permet de parler de tout ce que je gardes en moi, de parler de mon ressenti au travers des chemins de la vie qui me touchent. J'y vais quand j'en ressens le besoin (pas de rdv régulier, programmé à l'avance), j'y parle à coeur ouvert même si ne n'attends pas de solutions miracles.
J'ai déjà vécu un peu la même chose il y a quelques années. Plein de monde (et d'interlocuteurs) autour de moi au moment précédant l'adoption de mon fils (mon petit soleil des Caraïbes) et une fois rentrés en France (après la phase de retour , de rencontres, d'excitation) les "amis" se sont éloignés de plus en plus car évidemment j'étais moins disponible... (mentalement et physiquement). Je ne regrette absolument rien mais c'est juste un constat.
Je pense qu'il y a un travail de deuil après l'annonce d'un cancer que je n'ai pas fait en simultanné avec l'annonce de la maladie (trop d'autres préoccupations à gérer) et on a beau mettre la tête dans le sable pendant cette période là, il va bien falloir respirer et la ressortir. Lyne j'ai l'impression que l'on fait la même chose...
Lors de mes études j'avais assisté à une conférence au Centre de lutte contre le cancer à Bergonié où avait été abordé la nécessité de faire ce deuil pour le patient mais aussi pour l'entourage. C'était très intéressant. Mais le fait de le savoir ne suffit pas, reste à le faire.
Il est vrai que l'entourage a du mal à comprendre que l'on ne voit pas la vie de même façon avant et après et au risque d'être moins entourée peut-être vaut-il mieux être moins accompagné que mal...
Grosses bises
Cathy33
Inscrit le: 25.09.13 | Messages: 66 |
Posté le: 27. Jan 2015, 20:00
Bonsoir et merci à chacun(e)pour toutes ces paroles dont la "vérité" est très vivifiante...
Lyne, "dépression" veut peut-être dite "énergie accaparée par un travail intérieur". Du coup, moins d'énergie pour le "faire" et pour la représentation sociale.
Mais l'intériorité et la vie intime ont aussi droit de cité... ne les piétinons pas !
Lyne, "dépression" veut peut-être dite "énergie accaparée par un travail intérieur". Du coup, moins d'énergie pour le "faire" et pour la représentation sociale.
Mais l'intériorité et la vie intime ont aussi droit de cité... ne les piétinons pas !
Inscrit le: 19.10.12 | Messages: 672 | Carcinome papillaire | gironde | | 60+
Posté le: 28. Jan 2015, 09:21
Bonjour,
Je rejoins Cathy, Bernard et les autres, non pas s'isoler en effet mais se recentrer sur soi, sur nos réelles envies, sur ce que l'on veut faire de sa vie. Donc rien à voir avec une dépression qui dans ce cas nécessite en effet d'être soignée.
Redevenir une personne à part entière c'est important pour moi par exemple qui ais mis ma vie entre parenthèse pour mon mari, mes enfants et surtout pour soutenir tout au long de son chemin semé d'embûches ma petite fille gravement malade. J'évite de me projeter trop loin dans l'avenir et je profite plutôt du présent. Mais j'ai ouvert les yeux sur certaines situations que jusqu'à présent je supportais comme étant normales !
Et comme vous, les petites mesquineries et guéguerres stériles me passent très au-dessus de la tête. Et encore plus cela me fait rire ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Mais tant pis j'ai envie de m'amuser, de rire, d'être vivante tout simplement.
Je rejoins Cathy, Bernard et les autres, non pas s'isoler en effet mais se recentrer sur soi, sur nos réelles envies, sur ce que l'on veut faire de sa vie. Donc rien à voir avec une dépression qui dans ce cas nécessite en effet d'être soignée.
Redevenir une personne à part entière c'est important pour moi par exemple qui ais mis ma vie entre parenthèse pour mon mari, mes enfants et surtout pour soutenir tout au long de son chemin semé d'embûches ma petite fille gravement malade. J'évite de me projeter trop loin dans l'avenir et je profite plutôt du présent. Mais j'ai ouvert les yeux sur certaines situations que jusqu'à présent je supportais comme étant normales !
Et comme vous, les petites mesquineries et guéguerres stériles me passent très au-dessus de la tête. Et encore plus cela me fait rire ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Mais tant pis j'ai envie de m'amuser, de rire, d'être vivante tout simplement.
Inscrit le: 03.05.04 | Messages: 4021 | OP TT 2012 Tirosint ... | près Lausanne, Suisse | | 70+
Posté le: 29. Jan 2015, 09:22
Bonjour les filles,
Ah là, vous dites vrai
Mais je crois qu'il n'y a pas qu'après un cancer qu'on "fait le point", qu'on "mette les pendules à l'heure" ou "les compteurs à zéro".
Avec l'âge, j'ai appris à dire non . . . . . avec le risque de ne pas être aimé. Il y a un moment où on doit être soi-même.
Il ne faut pas oublier que nous vivons dans un monde de brutes . . . . pour ceux qui auraient lu "La délicatesse" de David Foenkinos ou aussi "L'open space m'a tué"
Bonne semaine,
Fanny CH
Ah là, vous dites vrai
Mais je crois qu'il n'y a pas qu'après un cancer qu'on "fait le point", qu'on "mette les pendules à l'heure" ou "les compteurs à zéro".
Avec l'âge, j'ai appris à dire non . . . . . avec le risque de ne pas être aimé. Il y a un moment où on doit être soi-même.
Il ne faut pas oublier que nous vivons dans un monde de brutes . . . . pour ceux qui auraient lu "La délicatesse" de David Foenkinos ou aussi "L'open space m'a tué"
Bonne semaine,
Fanny CH
Inscrit le: 17.11.06 | Messages: 2248 | Cancer papillaire...... | Marignane | | 50+
Posté le: 29. Jan 2015, 12:52
Bonjour Fanny,
(Il n'y a pas que des filles sur ce post...moi aussi je suis là )
Tu as tout à fait raison de souligner que la vie (et l'expérience qui va avec) se charge de nous apprendre à nous blinder. Mais dans le cas d'un cancer, c'est un peu différent car plus radical (pour ne pas dire violent) et surtout plus soudain. Il ne s'agit pas d'un processus lent qui nous fait comprendre que. Mais plutôt d'un coup de massue qui nous fait changer d'optique presque du jour au lendemain. Et c'est ce phénomène qui est vertigineux.
(Il n'y a pas que des filles sur ce post...moi aussi je suis là )
Tu as tout à fait raison de souligner que la vie (et l'expérience qui va avec) se charge de nous apprendre à nous blinder. Mais dans le cas d'un cancer, c'est un peu différent car plus radical (pour ne pas dire violent) et surtout plus soudain. Il ne s'agit pas d'un processus lent qui nous fait comprendre que. Mais plutôt d'un coup de massue qui nous fait changer d'optique presque du jour au lendemain. Et c'est ce phénomène qui est vertigineux.
Posté le: 29. Jan 2015, 13:22
Je partage tout à fait ce que dit l'homme du post sur l'aspect temporel qui extrêment rapide (annonce par le médecin, coup de fil...).
Vous est-il arrivé de "savoir" sans encore le savoir formellement ?
Je m'explique... après ma 1ère écho de la thyroide (mi-janvier 2013), le radiologue a parlé d'un nodule à surveiller dans 6 mois, il n'était pas alarmiste (j'avais un autre nodule que l'on surveillait depuis 20 ans tous les deux ans, donc pour moi examen de routine en arrivant) même si déjà l'écho montrait 4 critères suspects de malignité réunis ... (que je connaissais pas à l'époque).
Bizarrement, en rentrant (dans la voiture) j'ai ressenti quelque chose... comme une grande menace peser sur moi que je n'arrivais pas à m'expliquer... J'éprouvais la sensation d'un danger en moi.
Puis vous connaissez l'histoire qui a suivie: envoi chez un endocrino, 2ème écho et cytoponction, résultat "malin" (14 février 2013), opérée le 13 mars 2013.
Et ce qui est bizarre, c'est qu'après la chirurgie (pas de cure) et une Tg à 0.25, les médecins ne veulent pas encore prononcer la rémission , je ressens toujours cette menace...
En fait, je ne sais pas si c'est la première que je n'ai pas assimilée ou si elle se poursuit... ???
L'avenir nous le dira... bilan dans 1 mois...
Bise
Cathy33
Vous est-il arrivé de "savoir" sans encore le savoir formellement ?
Je m'explique... après ma 1ère écho de la thyroide (mi-janvier 2013), le radiologue a parlé d'un nodule à surveiller dans 6 mois, il n'était pas alarmiste (j'avais un autre nodule que l'on surveillait depuis 20 ans tous les deux ans, donc pour moi examen de routine en arrivant) même si déjà l'écho montrait 4 critères suspects de malignité réunis ... (que je connaissais pas à l'époque).
Bizarrement, en rentrant (dans la voiture) j'ai ressenti quelque chose... comme une grande menace peser sur moi que je n'arrivais pas à m'expliquer... J'éprouvais la sensation d'un danger en moi.
Puis vous connaissez l'histoire qui a suivie: envoi chez un endocrino, 2ème écho et cytoponction, résultat "malin" (14 février 2013), opérée le 13 mars 2013.
Et ce qui est bizarre, c'est qu'après la chirurgie (pas de cure) et une Tg à 0.25, les médecins ne veulent pas encore prononcer la rémission , je ressens toujours cette menace...
En fait, je ne sais pas si c'est la première que je n'ai pas assimilée ou si elle se poursuit... ???
L'avenir nous le dira... bilan dans 1 mois...
Bise
Cathy33
Inscrit le: 03.05.04 | Messages: 4021 | OP TT 2012 Tirosint ... | près Lausanne, Suisse | | 70+
Posté le: 29. Jan 2015, 14:13
Bonjour Bernard171106,
Tu dis:
(Il n'y a pas que des filles sur ce post...moi aussi je suis là )
Oups, je n'ai pas vu ton post, sur la page précédente
Mais j'apprécie bcp tes interventions précieuses. Dommage que les hommes ne soient pas plus nombreux sur ce Forum .
Tu as tout à fait raison avec ce que tu dis et il est difficile de se mettre à la place d'une personne qui a eu un cancer.
Mais il me semble qu'avec des problèmes de thyroïde on est déjà un peu plus sensible à un tas de questions relationnelles et d'existence.
Bonne journée, malgré cette pluie non stop!
Fanny CH
Tu dis:
(Il n'y a pas que des filles sur ce post...moi aussi je suis là )
Oups, je n'ai pas vu ton post, sur la page précédente
Mais j'apprécie bcp tes interventions précieuses. Dommage que les hommes ne soient pas plus nombreux sur ce Forum .
Tu as tout à fait raison avec ce que tu dis et il est difficile de se mettre à la place d'une personne qui a eu un cancer.
Mais il me semble qu'avec des problèmes de thyroïde on est déjà un peu plus sensible à un tas de questions relationnelles et d'existence.
Bonne journée, malgré cette pluie non stop!
Fanny CH
Inscrit le: 19.10.12 | Messages: 672 | Carcinome papillaire | gironde | | 60+
Posté le: 29. Jan 2015, 15:49
Bonjour,
Pour répondre à Cathy, oui je savais ! et c'est pour cela que j'ai insisté auprès de mon médecin généraliste qui me disait de lâcher prise et d'"oublier" cette petite grosseur ! Et ben rien à faire pour l'oublier, ne pas l'observer, ne pas la toucher du bout des doigts. Je sentais une menace comme toi mais le cancer est un invité chez moi depuis les 5 ans de ma fille et donc.
Il est vrai que l'on est son premier médecin.
Pour ce qui est de l'âge qui avance, je connais bien des personnes que cela ne change en rien. Et l'autre fois avec quelqu'un qui comme moi a eu ce "petit désagrément", d'une même voix on a dit un bon petit cancer et ces personnes apprendraient peut-être ce qu'est la vie et surtout à prendre les petits soucis quotidiens pour ce qu'ils sont, trois fois rien ! Bon ce n'est pas ce qu'on leur souhaite, mais franchement faire tout une montagne d'une broutille !
Bien défini Bernard, un phénomène vertigineux ! Un atterrissage brutal si l'on peut dire.
Parfois quand je suis au mieux de ma forme, cela m'arrive, je suis plutôt une optimiste, je pense "Je suis vivante !" et ça me transporte. Mais c'est peut-être l'effet hyper
Pour répondre à Cathy, oui je savais ! et c'est pour cela que j'ai insisté auprès de mon médecin généraliste qui me disait de lâcher prise et d'"oublier" cette petite grosseur ! Et ben rien à faire pour l'oublier, ne pas l'observer, ne pas la toucher du bout des doigts. Je sentais une menace comme toi mais le cancer est un invité chez moi depuis les 5 ans de ma fille et donc.
Il est vrai que l'on est son premier médecin.
Pour ce qui est de l'âge qui avance, je connais bien des personnes que cela ne change en rien. Et l'autre fois avec quelqu'un qui comme moi a eu ce "petit désagrément", d'une même voix on a dit un bon petit cancer et ces personnes apprendraient peut-être ce qu'est la vie et surtout à prendre les petits soucis quotidiens pour ce qu'ils sont, trois fois rien ! Bon ce n'est pas ce qu'on leur souhaite, mais franchement faire tout une montagne d'une broutille !
Bien défini Bernard, un phénomène vertigineux ! Un atterrissage brutal si l'on peut dire.
Parfois quand je suis au mieux de ma forme, cela m'arrive, je suis plutôt une optimiste, je pense "Je suis vivante !" et ça me transporte. Mais c'est peut-être l'effet hyper
Inscrit le: 17.11.06 | Messages: 2248 | Cancer papillaire...... | Marignane | | 50+
Posté le: 29. Jan 2015, 21:21
Bonsoir les filles (et oui, moi je peux le dire )
Ben, moi aussi, je savais. En fait, j'étais très mal au boulot, j'avais envie de tout envoyer promener et je partais pour une petite intervention de la thyroide alors que je ne savais même pas où elle était située. Le radiologue m'avait juste parlé de TUMEUR. Quoi ? TU MEURS ? Ben, oui, Tumeur !!!
A mon dernier jour de boulot, je savais que je ne reviendrais pas 3 semaines après comme c'était prévu. Pourquoi ? Aucune, idée, aucun symptôme avant-coureur, aucune raison "raisonnable". C'est comme ça.
Il aura fallu 5 semaines aux spécialistes pour découvrir des cellules cancéreuses dans le lobe retiré. Comme si les spécialistes m'avaient fait une fleur en découvrant ENFIN les cellules que j'attendais.
Et là, c'est le drame. "Petit" cancer et autres joyeusetés pour nous remonter le moral. Le chirurgien m'avait déjà dit que les résultats d'analyse pendant l'opération sont confirmés à 97% des cas par la suite, j'étais dans les 3%, alors petit cancer pour les uns, c'est forcément un catastrophe pour moi.
Moi, psychotique ? névrosé ? Pas du tout. Juste un patient même pas malade, qui se porte bien et qui apprend qu'il a (ou a eu, puisqu'elles étaient déjà sous le microscope des médecins) des cellules tueuses dans le corps. Bref, on rase tout et on recommence.
Est-ce arrivé au "bon" moment ? l'ai-je déclenché ? Fallait-il ce coup de pied au c... pour que je change de vie ?
Tout est possible. 3.5 mois d'arrêt puis reprise du boulot et après une petite période de grâce, les petites phrases assassines qui reviennent au galop telles que "sois déjà content qu'on t'ait gardé". Bref, 3 mois après, j'ai donné ma démission et 6 mois après j'ai quitté la boite pour un bien meilleur boulot.... où je suis toujours 8 ans plus tard.
Pour compléter le message de Fanny, je dirais que les patients souffrant de dysfonctionnement de la thyroide sont surement plus sensibles que les autres dans les questions relationnelles et existentielles car ils galèrent au quotidien. Rien n'est jamais gagné. C'est pareil pour les médecins qui souffrent eux-mêmes d'un problème de santé, ils seront beaucoup plus attentifs au ressenti de leurs patients que ceux qui n'ont jamais rien eu.
J'avais assisté à une conférence sur la thyroide où l'endocrino à la tribune répondait à une patiente qui était une loque encore 1 an après l'opération : "Mais enfin, il faut être patiente !" La pauvre dame ne tenait pas debout. Je lui ai donc demandé si elle avait ses résultats d'analyse tsh, t4 et t3. Son taux de t3 était effondré. Elle était méchamment sous-dosée. Et l'autre "spécialiste" belle comme un coeur et n'ayant surement jamais souffert de rien du tout qui lui dit d'être patiente.... Compassion ? sensiblerie ? Ou patient qui s'écoute trop ?
Bonne soirée dans ce monde de brutes
Citation: |
Vous est-il arrivé de "savoir" sans encore le savoir formellement ? |
Ben, moi aussi, je savais. En fait, j'étais très mal au boulot, j'avais envie de tout envoyer promener et je partais pour une petite intervention de la thyroide alors que je ne savais même pas où elle était située. Le radiologue m'avait juste parlé de TUMEUR. Quoi ? TU MEURS ? Ben, oui, Tumeur !!!
A mon dernier jour de boulot, je savais que je ne reviendrais pas 3 semaines après comme c'était prévu. Pourquoi ? Aucune, idée, aucun symptôme avant-coureur, aucune raison "raisonnable". C'est comme ça.
Il aura fallu 5 semaines aux spécialistes pour découvrir des cellules cancéreuses dans le lobe retiré. Comme si les spécialistes m'avaient fait une fleur en découvrant ENFIN les cellules que j'attendais.
Et là, c'est le drame. "Petit" cancer et autres joyeusetés pour nous remonter le moral. Le chirurgien m'avait déjà dit que les résultats d'analyse pendant l'opération sont confirmés à 97% des cas par la suite, j'étais dans les 3%, alors petit cancer pour les uns, c'est forcément un catastrophe pour moi.
Moi, psychotique ? névrosé ? Pas du tout. Juste un patient même pas malade, qui se porte bien et qui apprend qu'il a (ou a eu, puisqu'elles étaient déjà sous le microscope des médecins) des cellules tueuses dans le corps. Bref, on rase tout et on recommence.
Est-ce arrivé au "bon" moment ? l'ai-je déclenché ? Fallait-il ce coup de pied au c... pour que je change de vie ?
Tout est possible. 3.5 mois d'arrêt puis reprise du boulot et après une petite période de grâce, les petites phrases assassines qui reviennent au galop telles que "sois déjà content qu'on t'ait gardé". Bref, 3 mois après, j'ai donné ma démission et 6 mois après j'ai quitté la boite pour un bien meilleur boulot.... où je suis toujours 8 ans plus tard.
Pour compléter le message de Fanny, je dirais que les patients souffrant de dysfonctionnement de la thyroide sont surement plus sensibles que les autres dans les questions relationnelles et existentielles car ils galèrent au quotidien. Rien n'est jamais gagné. C'est pareil pour les médecins qui souffrent eux-mêmes d'un problème de santé, ils seront beaucoup plus attentifs au ressenti de leurs patients que ceux qui n'ont jamais rien eu.
J'avais assisté à une conférence sur la thyroide où l'endocrino à la tribune répondait à une patiente qui était une loque encore 1 an après l'opération : "Mais enfin, il faut être patiente !" La pauvre dame ne tenait pas debout. Je lui ai donc demandé si elle avait ses résultats d'analyse tsh, t4 et t3. Son taux de t3 était effondré. Elle était méchamment sous-dosée. Et l'autre "spécialiste" belle comme un coeur et n'ayant surement jamais souffert de rien du tout qui lui dit d'être patiente.... Compassion ? sensiblerie ? Ou patient qui s'écoute trop ?
Bonne soirée dans ce monde de brutes
Inscrit le: 04.04.13 | Messages: 191 | Cancer papillaire | Neuville sur Oise | | 40+
Posté le: 13. Fév 2015, 22:53
Cette discussion est fort passionnante, mais comme certains d'entre vous j'en suis sûre, passé 22h mon cerveau ne fonctionne plus. Effet secondaire de ma "nouvelle vie".
Je vais donc aller me coucher et j'irai mieux après quelques heures de sommeil.... heu non, après beaucoup d'heures de sommeil. Ma réponse sera plus constructive demain.
Mais je rejoins tout le monde: rien n'est plus pareil!
Je vais donc aller me coucher et j'irai mieux après quelques heures de sommeil.... heu non, après beaucoup d'heures de sommeil. Ma réponse sera plus constructive demain.
Mais je rejoins tout le monde: rien n'est plus pareil!
Posté le: 16. Fév 2015, 18:49
Inscrit le: 25.09.13 | Messages: 66 |
Posté le: 16. Fév 2015, 21:00
Inscrit le: 25.09.13 | Messages: 66 |
Posté le: 16. Fév 2015, 21:03
Aller à la page Précédent 1, 2, 3 Suivant
plus de Liens:
- Index du Forum
- Derniers sujets
- Voir les messages non répondus
- Derniers messages
- Livre d'or
- Poster un nouveau sujet:
You cannot post calendar events in this forum