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À partir de quand peut on estimer son cancer comme réfractai
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Cancer
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Posté le: 03. Nov 2021, 18:43
Bonsoir,
Une opération ( sans curage) et deux ira effectuées.
Toujours pas de rémission et même une progression de la Tg.
Je ne fixe pas l iode, est-ce que avec une nouvelle opération, peut on envisager une amélioration ?
Personne ne m'a jamais prononcé le terme réfractaire mais j'ai bien l'impression que ça y ressemble.
Quelles sont les nouvelles évolutions et avancées en terme de traitement ?
Bonne soirée merci
Une opération ( sans curage) et deux ira effectuées.
Toujours pas de rémission et même une progression de la Tg.
Je ne fixe pas l iode, est-ce que avec une nouvelle opération, peut on envisager une amélioration ?
Personne ne m'a jamais prononcé le terme réfractaire mais j'ai bien l'impression que ça y ressemble.
Quelles sont les nouvelles évolutions et avancées en terme de traitement ?
Bonne soirée merci
Inscrit le: 23.10.19 | Messages: 418 | Carcinome papillaire... | Paris | | 50+
Bonjour,
lors du séminaire de l'an dernier, une définition du cancer réfractaire a été donnée:
Sujet
J'ai relaté dans un post les derniers résultats obtenus par le réseau Tuthyref pour un nouveau type de traitement de ce type de cancer:
Sujet
Il faut aussi savoir que les cellules thyroidiennes cancéreuses sont intrinsèquement disfonctionnelles. Soit elles ne sont pas (ou moins) capables de capter l'iode, soit elles ne savent plus le retenir et l'utiliser pour fabriquer les hormones thryoidiennes T3 et T4. De ce fait, l'iode restant moins longtemps dans ces cellules, il a moins la possibilité de les détruire par la radio-activité qu'il véhicule. Seules les cellules thryoidiennes saines, celles qu'il reste juste après la thryoidectomie, sont parfaitement adaptées pour être détruites par l'iode.
Quand on a compris cela, on se rend compte que la définition d'un cancer réfractaire est finalement assez floue du point de vue de la biologie moléculaire. C'est une définition empirique qui a un sens pour le médecin et pour le patient mais qui n'a rien d'incontournable pour le biologiste.
Car pour le biologiste, ll n'y a pas d'un côté ceux dont la maladie serait réfractaire et les autres qui ne le seraient pas. Il y a tout un dégradé de situations dans lesquelles on capte plus ou moins l'iode et dans lesquelles on est plus ou moins capable de le retenir plus ou moins longtemps.
Cela rend d'ailleurs les statistiques sur le devenir des réfractaires assez peu utiles pour le cas particulier que nous sommes tous.
Les résultats de l'essai Meraiode sont spectaculaires car dans 90% des cas, en cas de mutation BRAF (environ 50% des patients le sont), un traitement de 4 à 6 semaines suffit à refaire capter l'iode aux réfractaires. Au niveau moléculaire, on inhibe la mutation BRAF qui empêchait de produire la protéine NIS qui permet à l'iode de rentrer dans la cellule cancéreuse. Mais pour être guéri, il faut que l'iode reste dans la cellule assez longtemps. Meraiode faisait le pari qu'une fois rentrée dans la cellule, c'était gagné. Parfois cela suffit, mais parfois l'iode ne suivant le circuit normal qui mène à la production d'hormones T3/T4, elle est rejetée trop rapidement. Une autre hypothèse est que la quantité d'iode qui rentre dans la cellule est trop faible. Mais comme l'essai Meraiode ne quantifie pas cette quantité diode, difficile de le savoir.
Des chercheurs américains du MSK travaillent là-dessus:
https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT04462471
Ils pensent qu'une autre mutation activant la voie PI3K empêche l'iode de suivre son parcours (d'être organifiée on dit). Ils ont donc lancé une étude couplant l'inhibition de BRAF et celle de PI3K. Car on a aussi des inhibiteurs de PI3K. Le problème est de mettre au point un traitement bien dosé qui couple ces inhibiteurs sans induire d'effets secondaires trop importants. Pour cela, leur étude limite à 2 semaines le traitement anti-BRAF (au lieu de 6 pour Meraiode) et à 1 semaine le traitement anti-PI3K. Divers dosages sont testés pour voir lesquels ont une toxicité acceptable. Cet essai de Phase 1 se termine en juin prochain et si les résultats sont positifs, ce sera la voie ouverte pour un essai de Phase 2 (comme Meraiode) qui pourra démontrer (ou pas) la validité de l'approche. La force de cet essai est qu'il utilise une scintigraphie à l'iode 124 qui permet de quantifier l'iode pénétrant dans la cellule à différents moments.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, vous pouvez écouter Alan Ho présenter cet essai lors des journées annuelles de Thyca, l'association américaine des malades de la thyroide. L'inscription est gratuite et donne accès au replay. On peut voir pendant encore quelques jours en replay cette conférence dont l'intervention d'Alan Ho (la numéro 161):
https://thycaconference.vfairs.com/
L'idée à retenir c'est qu'on a en grande partie compris ce qui fait qu'un patient est réfractaire et qu'on a des médicaments qui, combinés ensemble de la bonne façon, ont toutes les raisons de résoudre ce problème. Les progrès sont rapides et il y a donc de quoi être optimiste. Ce qu'on peut faire en tant que malade, c'est demander de manière insistante, à ce que son cancer soit profilé génétiquement. Car les traitements vont de plus en plus être adaptés au profil des malades. Cela coûte cher mais c'est indispensable si son cas n'est pas un cas des plus simples.
Pierre
lors du séminaire de l'an dernier, une définition du cancer réfractaire a été donnée:
Sujet
J'ai relaté dans un post les derniers résultats obtenus par le réseau Tuthyref pour un nouveau type de traitement de ce type de cancer:
Sujet
Il faut aussi savoir que les cellules thyroidiennes cancéreuses sont intrinsèquement disfonctionnelles. Soit elles ne sont pas (ou moins) capables de capter l'iode, soit elles ne savent plus le retenir et l'utiliser pour fabriquer les hormones thryoidiennes T3 et T4. De ce fait, l'iode restant moins longtemps dans ces cellules, il a moins la possibilité de les détruire par la radio-activité qu'il véhicule. Seules les cellules thryoidiennes saines, celles qu'il reste juste après la thryoidectomie, sont parfaitement adaptées pour être détruites par l'iode.
Quand on a compris cela, on se rend compte que la définition d'un cancer réfractaire est finalement assez floue du point de vue de la biologie moléculaire. C'est une définition empirique qui a un sens pour le médecin et pour le patient mais qui n'a rien d'incontournable pour le biologiste.
Car pour le biologiste, ll n'y a pas d'un côté ceux dont la maladie serait réfractaire et les autres qui ne le seraient pas. Il y a tout un dégradé de situations dans lesquelles on capte plus ou moins l'iode et dans lesquelles on est plus ou moins capable de le retenir plus ou moins longtemps.
Cela rend d'ailleurs les statistiques sur le devenir des réfractaires assez peu utiles pour le cas particulier que nous sommes tous.
Les résultats de l'essai Meraiode sont spectaculaires car dans 90% des cas, en cas de mutation BRAF (environ 50% des patients le sont), un traitement de 4 à 6 semaines suffit à refaire capter l'iode aux réfractaires. Au niveau moléculaire, on inhibe la mutation BRAF qui empêchait de produire la protéine NIS qui permet à l'iode de rentrer dans la cellule cancéreuse. Mais pour être guéri, il faut que l'iode reste dans la cellule assez longtemps. Meraiode faisait le pari qu'une fois rentrée dans la cellule, c'était gagné. Parfois cela suffit, mais parfois l'iode ne suivant le circuit normal qui mène à la production d'hormones T3/T4, elle est rejetée trop rapidement. Une autre hypothèse est que la quantité d'iode qui rentre dans la cellule est trop faible. Mais comme l'essai Meraiode ne quantifie pas cette quantité diode, difficile de le savoir.
Des chercheurs américains du MSK travaillent là-dessus:
https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT04462471
Ils pensent qu'une autre mutation activant la voie PI3K empêche l'iode de suivre son parcours (d'être organifiée on dit). Ils ont donc lancé une étude couplant l'inhibition de BRAF et celle de PI3K. Car on a aussi des inhibiteurs de PI3K. Le problème est de mettre au point un traitement bien dosé qui couple ces inhibiteurs sans induire d'effets secondaires trop importants. Pour cela, leur étude limite à 2 semaines le traitement anti-BRAF (au lieu de 6 pour Meraiode) et à 1 semaine le traitement anti-PI3K. Divers dosages sont testés pour voir lesquels ont une toxicité acceptable. Cet essai de Phase 1 se termine en juin prochain et si les résultats sont positifs, ce sera la voie ouverte pour un essai de Phase 2 (comme Meraiode) qui pourra démontrer (ou pas) la validité de l'approche. La force de cet essai est qu'il utilise une scintigraphie à l'iode 124 qui permet de quantifier l'iode pénétrant dans la cellule à différents moments.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, vous pouvez écouter Alan Ho présenter cet essai lors des journées annuelles de Thyca, l'association américaine des malades de la thyroide. L'inscription est gratuite et donne accès au replay. On peut voir pendant encore quelques jours en replay cette conférence dont l'intervention d'Alan Ho (la numéro 161):
https://thycaconference.vfairs.com/
L'idée à retenir c'est qu'on a en grande partie compris ce qui fait qu'un patient est réfractaire et qu'on a des médicaments qui, combinés ensemble de la bonne façon, ont toutes les raisons de résoudre ce problème. Les progrès sont rapides et il y a donc de quoi être optimiste. Ce qu'on peut faire en tant que malade, c'est demander de manière insistante, à ce que son cancer soit profilé génétiquement. Car les traitements vont de plus en plus être adaptés au profil des malades. Cela coûte cher mais c'est indispensable si son cas n'est pas un cas des plus simples.
Pierre
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