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ICE : "Cure d'iode sous Thyrogen"
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Cancer
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Posté le: 02. Sep 2004, 23:37
Et voici encore un exposé fort intéressant du congrès d'endocrinologie de Lisbonne : apparemment, la cure d'iode sous Thyrogen (TSH recombinante) serait tout aussi efficace qu'en défreination ! Et elle aurait l'énorme avantage de ne pas mettre les malades en hypothyroïdie (déjà qu'ils sortent tout juste de l'opération et du diagnostic du cancer ...) - il ne reste donc qu'à convaincre les médecins et la sécu !
La TSH recombinante (rhTSH) est aussi efficace que l'arrêt de la thyroxine pour la destruction radio-isotopique des résidus thyroïdiens après thyroïdectomie totale pour cancer
Rapporté par Jean-Louis Wemeau (Lille) d'après la communication :
A randomized comparaison of thyrotropin alpha and thyroid hormone withdrawal as preparation for thyroid remnant ablation in differentiated thyroid carcinoma
PACINI F. et al.
ICE 2004 - 12e congrès international d'endocrinologie - Lisbonne, 31 août - 4 septembre 2004
Une enquête prospective randomisée a été conduite à Pise, Baltimore, Wurzburg, Villejuif, Saint-Cloud, Columbus, et Houston par Pacini et coll. Chez 32 sujets préalablement traités par rhTSH (Thyrogen* 0,9 mg durant 2 jours) , l'administration d'iode 131 (100 mCi) a obtenu, lors de la réévaluation 8 mois plus tard sous TSH recombinante, une fixation résiduelle inférieure à 0,1% dans 100% des cas, la disparition de toute image résiduelle dans 75% des cas, et l'abaissement de la thyroglobuline circulante < 2 ng/mL dans 96% des cas. Les résultats se sont avérés identiques à ceux obtenus par l'iode 131 aprés interruption de la thyroxine durant 4 à 6 semaines (avec des valeurs respectivement de 100%, 86%, et 86%).
En définitive l'efficacité de la rhTSH est identique à celle de l'interruption du traitement hormonal. Mais la tolérance clinique bien meilleure, en raison de l'absence d'hypothyroïdie, ce qu'objective parfaitement le score de Billevicz (p< 0,0001). Il n'apparaît plus légitime de cantonner l'utilisation de la TSH recombinante à la surveillance des cancers thyroïdiens différenciés, et sa place dans la prise en charge thérapeutique s'affirme progressivement.
La TSH recombinante (rhTSH) est aussi efficace que l'arrêt de la thyroxine pour la destruction radio-isotopique des résidus thyroïdiens après thyroïdectomie totale pour cancer
Rapporté par Jean-Louis Wemeau (Lille) d'après la communication :
A randomized comparaison of thyrotropin alpha and thyroid hormone withdrawal as preparation for thyroid remnant ablation in differentiated thyroid carcinoma
PACINI F. et al.
ICE 2004 - 12e congrès international d'endocrinologie - Lisbonne, 31 août - 4 septembre 2004
Une enquête prospective randomisée a été conduite à Pise, Baltimore, Wurzburg, Villejuif, Saint-Cloud, Columbus, et Houston par Pacini et coll. Chez 32 sujets préalablement traités par rhTSH (Thyrogen* 0,9 mg durant 2 jours) , l'administration d'iode 131 (100 mCi) a obtenu, lors de la réévaluation 8 mois plus tard sous TSH recombinante, une fixation résiduelle inférieure à 0,1% dans 100% des cas, la disparition de toute image résiduelle dans 75% des cas, et l'abaissement de la thyroglobuline circulante < 2 ng/mL dans 96% des cas. Les résultats se sont avérés identiques à ceux obtenus par l'iode 131 aprés interruption de la thyroxine durant 4 à 6 semaines (avec des valeurs respectivement de 100%, 86%, et 86%).
En définitive l'efficacité de la rhTSH est identique à celle de l'interruption du traitement hormonal. Mais la tolérance clinique bien meilleure, en raison de l'absence d'hypothyroïdie, ce qu'objective parfaitement le score de Billevicz (p< 0,0001). Il n'apparaît plus légitime de cantonner l'utilisation de la TSH recombinante à la surveillance des cancers thyroïdiens différenciés, et sa place dans la prise en charge thérapeutique s'affirme progressivement.
| Cancer | Bordeaux |
Posté le: 07. Sep 2004, 22:50
Merci pour l'info.
C'est formidable si on peut à l'avenir faire une cure d'iode sous thyrogen! Pour l'instant, en France en tout cas, les notices du thyrogen continuent de dire que ce n'est pas conseillé.
Dans une thèse de doctorat soutenue à Lyon (Maria Aqqalal) en mars 2004, j'ai lu ceci :
"Applications non diagnostiques :
- Préparation à but thérapeutique :
La prochaine application logique de la thyrotropine recombinante est la préparation de patients pour la thérapie à l'iode 131. Bien que cette indication ne soit pas encore approuvée par les autorités de santé françaises ou américaines, la rhTSH a été utilisée avec réussite dans ce but.
Depuis 1995, un programme dit "compassionate program" sur plusieurs dizaines de patients a permis de recueillir les premières informations sur la sécurité et l'efficacité d'une telle préparation.
Cette indication est particulièrement intéressante chez les patients dont l'état d'hypothyroïdie est contre-indiqué en raison du risque d'exacerbation de maladie cardiaque ischémique, ou lorsque cet état est intolérable (métastases au niveau du système nerveux central associées à des symptômes neurologiques douloureux, métastases pulmonaires associées à une sévère hypoxie ou progression de la maladie durant le sevrage).
Les raisons possibles d'une telle indication sont aussi liées à une stimulation endogène de TSH insuffisante (hypothyroïdie secondaire ou surproduction d'hormones thyroïdiennes par des métastases ou résidus thyroïdiens).
Des études dosimétriques supplémentaires sont nécessaires car la dose d'iode radioactif de thérapie optimale reste à déterminer en raison de la clairance plus rapide sous sevrage que sous rhTSH.
- Préparation pour radio-ablation post-chirurgicale :
Une autre voie prometteuse de l'utilisation de la TSH recombinante en alternative du sevrage est la radioablation post-chirurgicale sous préparation de rhTSH.
Plusieurs points concernant cette indication restent à définir. L'un d'eux est l'intervalle optimal entre la thyroïdectomie et la radioablation. Le standard de suivi dans la plupart des centres médicaux indique de pratiquer la radioablation 6 semaines après la chirurgie afin d'obtenir une TSH supérieure à 25-30 U/L.
Les études visant à définir la durée de cette période seront plus faciles à mener avec la préparation sous rhTSH car les patients ne sont pas symptomatiques de l'hypothyroïdie.
D'autre part, l'activité optimale d'iode 131 à administrer lors de l'ablation reste à déterminer. En effet, des travaux ont montré que l'augmentation de la dose permettrait d'obtenir un taux d'ablation satisfaisant. De plus, différents protocoles d'administration de rhTSH produisant une stimulation des cellules thyroïdiennes plus prolongée sont à l'étude.
- Traitement des goitres multinodulaires :
Des études complémentaires sont en cours pour confirmer et développer les observations de Huysmans et al. sur l'utilité de la rhTSH dans l'aide thérapeutique des goitres multinodulaires.
L'une des questions de sécurité est de savoir comment éviter l'état d'hyperthyroïdie dû à la stimulation de T3 et T4 par la rhTSH pendant la préparation à la thérapie radioactive.
Des doses de rhTSH beaucoup plus faibles que celles utilisées dans le cancer de la thyroïde seront sûrement exploitées dans l'avenir, avec une attention particulière sur la fréquence des effets secondaires cardiaques rencontrés."
Affaire à suivre donc...
J'ai lu aussi, dans la même thèse, que les études de phase I et II (essais menés en 1992 aux USA) avaient montré "une rétention d'iode 131 au corps entier deux fois plus importante après arrêt du traitement substitutif qu'après administration de rhTSH (16,8% -plus ou moins 7,4%- contre 7,4%-plus ou moins 4,95%)" et que l'étude de phase III (jusqu'en 1994) avait également montré que "la capture à la scintigraphie sous I 131 est significativement plus grande durant l'hypothyroïdie que sous rhTSH (50% supérieure dans l'hypothyroïdie)." D'où l'hypothèse que "cette différence de rétention observée contribue à augmenter la sensibilité des scans sous hypothyroïdie".
Autre info qui me paraît intéressante :
"Plusieurs études sont actuellement en cours pour évaluer l'impact de différents dosages et modes d'administration sur la stimulation de TSH. Récemment, l'équipe de Vitale et al. a étudié l'influence de différents paramètres démographiques et anthropométriques (âge, poids, taille, indice de masse corporelle et surface corporelle) sur le pic de stimulation de thyrotropine après administration de TSH recombinante.
Suite à leurs conclusions, il apparaît que des doses personnalisées de rhTSH seraient à appliquer en fonction de la taille du corps et notamment de la surface corporelle".
Amicalement.
C'est formidable si on peut à l'avenir faire une cure d'iode sous thyrogen! Pour l'instant, en France en tout cas, les notices du thyrogen continuent de dire que ce n'est pas conseillé.
Dans une thèse de doctorat soutenue à Lyon (Maria Aqqalal) en mars 2004, j'ai lu ceci :
"Applications non diagnostiques :
- Préparation à but thérapeutique :
La prochaine application logique de la thyrotropine recombinante est la préparation de patients pour la thérapie à l'iode 131. Bien que cette indication ne soit pas encore approuvée par les autorités de santé françaises ou américaines, la rhTSH a été utilisée avec réussite dans ce but.
Depuis 1995, un programme dit "compassionate program" sur plusieurs dizaines de patients a permis de recueillir les premières informations sur la sécurité et l'efficacité d'une telle préparation.
Cette indication est particulièrement intéressante chez les patients dont l'état d'hypothyroïdie est contre-indiqué en raison du risque d'exacerbation de maladie cardiaque ischémique, ou lorsque cet état est intolérable (métastases au niveau du système nerveux central associées à des symptômes neurologiques douloureux, métastases pulmonaires associées à une sévère hypoxie ou progression de la maladie durant le sevrage).
Les raisons possibles d'une telle indication sont aussi liées à une stimulation endogène de TSH insuffisante (hypothyroïdie secondaire ou surproduction d'hormones thyroïdiennes par des métastases ou résidus thyroïdiens).
Des études dosimétriques supplémentaires sont nécessaires car la dose d'iode radioactif de thérapie optimale reste à déterminer en raison de la clairance plus rapide sous sevrage que sous rhTSH.
- Préparation pour radio-ablation post-chirurgicale :
Une autre voie prometteuse de l'utilisation de la TSH recombinante en alternative du sevrage est la radioablation post-chirurgicale sous préparation de rhTSH.
Plusieurs points concernant cette indication restent à définir. L'un d'eux est l'intervalle optimal entre la thyroïdectomie et la radioablation. Le standard de suivi dans la plupart des centres médicaux indique de pratiquer la radioablation 6 semaines après la chirurgie afin d'obtenir une TSH supérieure à 25-30 U/L.
Les études visant à définir la durée de cette période seront plus faciles à mener avec la préparation sous rhTSH car les patients ne sont pas symptomatiques de l'hypothyroïdie.
D'autre part, l'activité optimale d'iode 131 à administrer lors de l'ablation reste à déterminer. En effet, des travaux ont montré que l'augmentation de la dose permettrait d'obtenir un taux d'ablation satisfaisant. De plus, différents protocoles d'administration de rhTSH produisant une stimulation des cellules thyroïdiennes plus prolongée sont à l'étude.
- Traitement des goitres multinodulaires :
Des études complémentaires sont en cours pour confirmer et développer les observations de Huysmans et al. sur l'utilité de la rhTSH dans l'aide thérapeutique des goitres multinodulaires.
L'une des questions de sécurité est de savoir comment éviter l'état d'hyperthyroïdie dû à la stimulation de T3 et T4 par la rhTSH pendant la préparation à la thérapie radioactive.
Des doses de rhTSH beaucoup plus faibles que celles utilisées dans le cancer de la thyroïde seront sûrement exploitées dans l'avenir, avec une attention particulière sur la fréquence des effets secondaires cardiaques rencontrés."
Affaire à suivre donc...
J'ai lu aussi, dans la même thèse, que les études de phase I et II (essais menés en 1992 aux USA) avaient montré "une rétention d'iode 131 au corps entier deux fois plus importante après arrêt du traitement substitutif qu'après administration de rhTSH (16,8% -plus ou moins 7,4%- contre 7,4%-plus ou moins 4,95%)" et que l'étude de phase III (jusqu'en 1994) avait également montré que "la capture à la scintigraphie sous I 131 est significativement plus grande durant l'hypothyroïdie que sous rhTSH (50% supérieure dans l'hypothyroïdie)." D'où l'hypothèse que "cette différence de rétention observée contribue à augmenter la sensibilité des scans sous hypothyroïdie".
Autre info qui me paraît intéressante :
"Plusieurs études sont actuellement en cours pour évaluer l'impact de différents dosages et modes d'administration sur la stimulation de TSH. Récemment, l'équipe de Vitale et al. a étudié l'influence de différents paramètres démographiques et anthropométriques (âge, poids, taille, indice de masse corporelle et surface corporelle) sur le pic de stimulation de thyrotropine après administration de TSH recombinante.
Suite à leurs conclusions, il apparaît que des doses personnalisées de rhTSH seraient à appliquer en fonction de la taille du corps et notamment de la surface corporelle".
Amicalement.
Posté le: 07. Sep 2004, 23:20
Bonjour Agnès !
Très intéressant, toutes ces études que tu as trouvées ! A partir de la semaine prochaine, je serai au congrès de l'European Thyroid Association à Istanbul ( www.eta2004.org ), comme je viens de le raconter à l'instant dans la rubrique "fonctionnement du forum" ; je pense qu'ils y parleront également de ce sujet (d'ailleurs, certains médecins présents seront certainement les mêmes que ceux qui étaient au congrès de Lisbonne), et il y aura aussi les représentants de Genzyme (fabricant du Thyrogen), avec lesquels j'avais déjà beaucoup discuté l'année dernière.
Je n'ai pas encore eu le temps d'étudier l'ordre du jour et les titres des conférences dans le détail - j'essayerai d'assister au maximum d'exposés, et d'ailleurs, si vous en voyez qui vous intéressent, dans la liste, dites-le moi, j'essayerai de rassembler un maximum d'informations !
A bientôt !
Beate
Très intéressant, toutes ces études que tu as trouvées ! A partir de la semaine prochaine, je serai au congrès de l'European Thyroid Association à Istanbul ( www.eta2004.org ), comme je viens de le raconter à l'instant dans la rubrique "fonctionnement du forum" ; je pense qu'ils y parleront également de ce sujet (d'ailleurs, certains médecins présents seront certainement les mêmes que ceux qui étaient au congrès de Lisbonne), et il y aura aussi les représentants de Genzyme (fabricant du Thyrogen), avec lesquels j'avais déjà beaucoup discuté l'année dernière.
Je n'ai pas encore eu le temps d'étudier l'ordre du jour et les titres des conférences dans le détail - j'essayerai d'assister au maximum d'exposés, et d'ailleurs, si vous en voyez qui vous intéressent, dans la liste, dites-le moi, j'essayerai de rassembler un maximum d'informations !
A bientôt !
Beate
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